Acerca de
La rétrospective
Le 8 mai dernier, environ 150 personnes ont marché dans les rues de Genève portant un message: "du coeur à la marche".
La marche de vie est d'abord une marche du coeur, des coeurs qui ne veulent pas rester indifférents face à l'histoire qui semble se répéter.
L'antisémitisme grandissant nécessite un positionnement ferme.
Des responsables de communautés et d'associations, des politiciens et des diplomates ont pris la parole pour rappeler la nécessité de veiller et ne pas se laisser porter par le courant.
Si l'antisémitisme trouve d'autres ancrages aujourd'hui notamment dans le prétexte de l'antisionisme, nous avons rappelé que les fondements du projet sioniste ne sont pas ce que cette nouvelle forme d'antisémitisme cherche à véhiculer.
Nous avons pu nous émouvoir du témoignage de survivants de la Shoah qui n'avaient nulle part où reposer leurs têtes jusqu'a ce qu'ils arrivent en Israël.
Des artistes, tels que Keren Esther, Sophie Frank, Rebekkah Nassanian nous ont émus par leurs interprétations.
Nous ne sommes pas restés indifférents !
Les raisons de la marche
Après deux années d'événements guidés par les règles sanitaires, la "Marche de vie" est de retour dans les rues de Genève.
Chaque année, nous nous inquiétons de la montée de l'antisémitisme et chaque année son niveau s'élève.
Le phénomène est si fort que les organisations qui veillent à son évolution s'inquiètent et cherchent à alerter l'opinion publique.
Une augmentation des propos et comportements antisémites
Le congrès juif mondial a mené une étude en décembre 2021 dont les résultats sont alarmants.
Selon cette enquête, en Allemagne, un jeune sur trois, âgé entre 18 à 29 ans, adopterait des attitudes antisémites.
La pandémie a dynamisé les théories du complots qui placent les juifs comme les profiteurs de la situation voir même les concepteurs de la crise que nous vivons.
En Suisse Romande, la CICAD relève une augmentation des propos antisémites sur les réseaux sociaux suite aux événements de mai 2021 relatifs au conflit Israélo-Palestinien.
La baisse des connaissances au sujet de la Shoah et du néo-nazisme
Le rapport du Congrès juif mondial relève également que le niveau de connaissance sur le thème de la Shoah et du néo-nazisme en Allemagne est en baisse. Il semble qu'une majorité des gens interrogés ne peuvent affirmer que six millions de juifs sont morts pendant la deuxième guerre mondiale.
La banalisation des symboles de la Shoah et de son histoire
Conjointement aux accusations véhiculées dans les médias sociaux, la reprise des symboles de la Shoah a été courante lors de la pandémie.
Plus récemment, même dans la guerre en Ukraine, les accusations de nazisme ou les intentions de dénazification de part et d'autre ont été courantes.
De toutes les horreurs que l'humanité a été capable de produire, la Shoah demeure unique à tel point qu'elle est dans la mémoire collective occidentale comme une référence lorsqu'il s'agit de qualifier des événements dramatiques.
Cette banalisation dessert l'objectif qu'elle poursuit. C'est une distorsion de la vérité et elle empêche d'analyser toute autre situation avec un regard lucide et objectif.
Elle néglige, voire nie, la réalité des souffrances vécues et empêche de rester alertes sur la réalité de la montée des extrêmes qui tendent à vouloir aujourd'hui rendre le peuple juif responsable des difficultés de notre époque.
Le thème
Les années 30 à Genève
En 1920, la pandémie de grippe espagnole frappe l'Europe. Neuf ans plus tard, le krack boursier de Wall Street envoie ses ondes de choc à travers le monde qui mettront une année à traverser l'Atlantique.
En 1931, la Banque de Genève fait faillite, créant une crise majeure pour l'emploi et les épargnants genevois. Le spectre du communisme inquiète l'Europe, les tensions sont vives.
C'est dans ce contexte que Genève voit monter en popularité un journaliste écrivain, George Oltramare.
Il deviendra homme politique genevois en fondant en 1932 le parti de l'Union Nationale, dont il sera député au Grand Conseil de 1933 à 1936. Ouvertement antisémite et fasciste (il sera reçu par Mussolini à plusieurs reprises) George Oltramare répandra sa haine partout où il le pourra.
Les réunions du parti, souvent au Victoria Hall, sont le théâtre de discours d'une violence peu commune envers les Juifs.
Son influence ira jusqu'à Payerne où des jeunes gens, inspirés par ses discours, assassineront pour "l'exemple" le pauvre Arthur Bloch, juif et marchand de bétail, en 1942.
Le parti d'Union Nationale organisait des cortèges devant les autorités, notamment sur le quai Wilson où ses membres défilaient le bras levé, signe du parti fasciste similaire au salut nazi.
Le contexte des années 30 ressemble à celui que nous vivons aujourd'hui. Pandémie, crise économique à l'horizon, menace de la Russie sur les valeurs démocratiques, spectre de la guerre.
Que faut-il pour que des partis extrémistes et violents s'emparent de la conscience des gens ?
Les amalgames dans l'esprit de certains entre antisémitisme, antisionisme et critique de la politique de l'état d'Israël mènent tout droit à la violence et potentiellement au meurtre. Si nous nous taisons le risque demeure.
Le trajet de la marche a emprunté en sens inverse l'itinéraire d'un de ces cortèges pour symboliquement affirmer l'antithèse des valeurs portées par le parti d'Union Nationale.
L'antisémitisme n'est pas une question juive, la Shoah non plus.
L'antisémitisme est un problème non-juif et la Shoah en est le fruit ultime.
Faut-il rappeler que le projet premier du parti nazi fut de supprimer toute la population juive mondiale et que cette intention a coûté la vie à 50 millions de personnes en Europe?
Si la communauté juive commémore les 6 millions de ses membres assassinés le jour de Yom HaShoah (28 avril 2022), les non- juifs devraient aussi faire mémoire afin de garder à l'esprit que sans vigilance, les mêmes événements peuvent se reproduire.
Le programme
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La Place de la Synagogue
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Le Quai Wilson
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Le Collège Sismondi
La place de la Synagogue
Cette première étape nous a rappelé les fondamentaux qui motivent la "Marche de vie". Les orateurs, principalement des représentants de communautés, nous ont rappelé la nécessité de cette démarche.
Un mémorial a été célébré avec Madame Paulette Angel.
Les orateurs
Michael Ruh
Directeur Suisse de Marche de Vie
"Marsch des Lebens CH"
Eric Ackermann
Animateur socio-culturel, Guide spirituel. Délégué rabbinique, officiant à la Grande Synagogue Beth-Yaacov de Genève
Björn Owe-Aronsson
Président de l'Eglise Évangélique Libre de Genève
Yves Félix
Membre du comité d'organisation
Le Quai Wilson
Le 24 juillet 1922, à Londres, la Société des Nations entérinait le Mandat pour la Palestine, concrétisant les accords de San Remo de 1920. Ce mandat confié au Royaume-Uni avait pour but d'établir un foyer national pour le peuple juif en terre dite de "Palestine". Nous avons compris que l'antisionisme qui cherche à diaboliser le sionisme n'est rien d'autre que de l'antisémitisme.
Les orateurs
S.E. Meirav Eilon Shahar
Patricia Bidaux
Député du parti démocrate
chrétien au Grand Conseil
Genevois
Tomas Sandell
Co-fondateur et directeur
de la coalition pour Israël
Représentante permanente d'Israël
à l'ONU et des organisations internationales
Collège Sismondi
Nous aurons le privilège d'entendre le témoignage de Madame Tova Muller, qui nous racontera comment elle a dû fuir pendant toute la guerre au travers de la Russie sans jamais trouver un lieu où s'installer avec sa famille. Jusqu'à ce qu'en 1948 elle parte en Israël pour participer à la construction de l'état nouvellement proclamé. Nous entendrons aussi le témoignage d'une personne dont la famille fut impliquée dans le nazisme. Jobst Bittner parlera des éléments essentiels de son parcours l'ayant conduit à fonder le mouvement "Marche de vie".
Les orateurs
Témoin de descendant de nazi